2 septembre 2018

L’hypermarché est mort… vive l’hypermarché !

Pour certains observateurs, le concept de l’hypermarché serait en train de vivre ses dernières heures. Pour d’autres, il s’agit davantage d’une mutation en phase avec les nouvelles attentes de consommation.

“La fin annoncée de l’hypermarché”

Dans le quotidien Les Echos (du 14/03/17), Philippe Bertrand a sonné la charge sous le titre : la fin annoncée de l’hypermarché. Pour l’éditorialiste “Carrefour, Auchan et Casino ont annoncé cette année la fin du concept qui domine la grande distribution depuis les années soixante.”
Un tableau plutôt sombre teinté néanmoins de quelques touches de couleur. “Les grandes surfaces misent sur une réduction de la surface commerciale ou une réallocation de leurs espaces pour faire émerger des nouveaux services et des animations”. Finalement, pour Philippe Bertrand “Une page de l’histoire de la distribution se tourne. Elle suit l’évolution des modes de consommation.”

“L’hyper est-il vraiment mort ?”

En réponse à l’édito de Philippe Bertrand (voir ci-dessus), le magazine Points de Vente (sous la plume de Cécile Buffard) a donné une autre lecture du secteur de la grande distribution alimentaire.
“Voilà plus de dix ans que la fin de l’hypermarché est déclarée et pourtant, les locomotives alimentaires des centres commerciaux continuent de faire le gros du chiffre d’affaires et des ventes de l’ensemble des distributeurs”.
Le magazine pointe une conjonction de facteurs “qui montrent que le modèle doit s’adapter aux comportements de consommation. Autant de chantiers qui révèlent qu’il y a encore matière à s’amuser, demain, sur le marché de la distribution alimentaire.”

“L’hypermarché, une matière vivante”

Pour Philippe Maille, chef de projet Grande Distribution chez SIB (Saint-Nazaire) : “L’hypermarché, dans son format actuel (à partir de 3500 m2), a vécu. Les hyper grandes surfaces ne sont plus adaptées aux modes de consommation. Le format de demain sera certainement celui d’un supermarché avec une offre recentrée sur l’alimentaire.”

“Au-delà de ça, et comme nous pouvons le voir tous les jours sur le terrain, ceux qui connaissent parfaitement leurs clientèles et leurs modes de consommation garderont toujours une longueur d’avance.

“La force d’une grande surface de distribution alimentaire réside dans cette capacité à imaginer et mettre en place de nouvelles approches comme par exemple la mise en place d’un service de Click & Collect qui permet au client de commander sur internet et de disposer d’un casier réfrigéré accessible 24H/24 grâce à un code. D’autres tendances ont permis de voir que ces points de vente savaient s’adapter aux nouveaux modes de consommation, comme la mise en avant de produits vendus en vrac ou encore les rayons dédiés aux produits bio.”

“Mais gardons nous d’imaginer qu’il existe une recette universelle qui fonctionne partout et de la même manière. Consommateurs citadins, péri-urbains et ruraux n’ont pas les mêmes attentes.”